Pour un fervent de hockey et de statistiques, l’avènement des statistiques dites « avancées » ajoute du piquant à un jeu qui s’est plus rapproché des échecs (défensives élaborées) que du basketball (attaques spectaculaires) ces dernières années.
En effet, de nos jours, tout y passe, des chiffres plates et simplistes tels le Corsi et Fenwick – basés sur une donnée aussi peu fiable que les tirs au but tentés – aux analyses plus en profondeur comme la zone dans laquelle certains joueurs sont plus utilisés ou la force de l’adversaire leur faisant face.
Tout est devenu sujet à interprétation – et on peut faire dire ce que l’on veut à n’importe quelle statistique. Par exemple, à une certaine date, en 2015-16, quand Carey Price était le seul blessé, le Canadien de Montréal avait une fiche de 6-2-2, alors que sans l’ailier Brendan Gallagher, le même club montrait une fiche de 5-11-2 – mais la moitié de ces matchs-là l’étaient aussi sans Price, alors on peut assumer que de perdre deux pièces-maîtresses fait plus mal qu’une seule. On peut toutefois légitimement douter de ceux qui affirment haut et fort que Price est le joueur le plus utile de la LNH et que sans lui, le CH ne participerait pas aux séries éliminatoires, puisque les autres gardiens tenaient le fort sans lui alors qu’aucun ailier n’a su remplacer Gallagher adéquatement – même que deux d’entre eux, Alexander Semin et Zack Kassian, ont été remerciés par l’équipe entre-temps.
Les chiffres ont un impact partout dans le sport, des masses salariales avec plafond immuable aux salaires qui ne comptent pas sur la masse pour les joueurs blessés, aux points bonis accordés pour les défaites en prolongation en passant par le format des séries éliminatoires qui est aux trois quarts une affaire de divisions géographiques tout en se gardant une marge de manœuvre pour des surprises à la position de « quatrième as », tout y passe et tout y est question de mathématiques, de calculs et de différentiels.
Et tout change quotidiennement, en plus; en l’espace de deux défaites en deux jours, le Wild du Minnesota a vu ses chances de participer aux séries de fin de saison passer de 64 % à 14 %!
Au final, on tente ainsi de comprendre et de déceler des tendances qui passent au-delà du simple effort physique qui se déroule devant nos yeux, et ça, c’est passionnant pour un fan fini du sport qui est aussi accroc des mathématiques!
Et vous, vous leur faites dire quoi, aux chiffres?