Récemment, l’humoriste Boucar Diouf a cité la blague suivante dans les pages débats du journal La Presse
En 1985, année du fameux spectacle USA for Africa, on a posé la question suivante à la planète : Quelle est votre opinion sur l’état de la pénurie alimentaire dans le reste du monde?
Un sondage qui avait fait patate parce que les Éthiopiens interrogés ne savaient pas ce qu’est un aliment, les Européens ne savaient pas ce qu’est une pénurie, les Russes ne savaient pas ce qu’est une opinion et les Américains ne savaient pas ce qu’est le reste du monde!
En plus de faire sourire, cette blague a le mérite de bien illustrer un des défis importants dans la réalisation d’un sondage : formuler des questions dans un langage qui pourra être compris d’une façon similaire par tous les répondants. Si les répondants ne comprennent pas tous une question de la même façon, il sera alors très difficile d’établir si les différences dans les réponses obtenues proviennent de différences à l’égard de la réalité que l’on souhaite mesurer ou de différences dans l’interprétation de la question.
Dans ce contexte, il est important de considérer les trois éléments suivants :
- Il est essentiel que le vocabulaire utilisé puisse être compris par le plus grand nombre. Il faut garder à l’esprit que le questionnaire sera probablement répondu par des personnes ayant différents niveaux de scolarité ou provenant de milieux variés.
- Il est impératif, et il s’agit là d’une erreur fréquente, de ne pas utiliser un langage technique ou le vocabulaire interne de l’entreprise sans se soucier si ceux-ci sont compris par la population à l’étude. Une question telle que « Quel est votre niveau de satisfaction à l’égard de nos techniciens de deuxième niveau? » illustre parfaitement ce point.
- Il est fortement recommandé de prétester un questionnaire auprès de sa population cible avant de l’utiliser à grande échelle. Il est même opportun, dans le cas d’études particulièrement stratégiques, de faire des entrevues individuelles en profondeur afin de s’assurer de la bonne compréhension des questions. Croyez-nous, la population cible n’avait aucune idée de ce qu’est un « technicien de deuxième niveau »!!!