Enfin! La saison 2 du phénomène Stranger Things arrive sur nos écrans et elle pourrait rapidement devenir la série la plus « Binge-racée » de l’histoire Netflix.
Après le Binge-watching, Netflix façonne une fois de plus nos comportements de consommation avec l’émergence du phénomène de « Binge-racing ». À l’instar de la première pratique, soit le visionnement successif de plusieurs épisodes d’une série, le « Binge-racing » désigne plutôt l’engloutissement d’une série complète dans les premières 24 heures suivant son lancement.
Netflix a annoncé que 8,4 millions de ses membres seraient des « Binge-racers ». Le nombre d’adeptes croît par ailleurs de manière exponentielle depuis 2013. Bien que cette tendance s’observe aux quatre coins de la planète, c’est le Canada qui se retrouve en tête de lice avec la plus haute proportion de « Binge-racers. »
Ceci est peu étonnant, considérant que 54 % des Canadiens indiquent avoir « Binge-watché » une série dans la dernière année et que 46 % de tout le Binge-watching est fait via Netflix (OTM, 2017)[i]
La première saison de la série Stranger Things a connu un succès monstre (c’est le cas de le dire!) dès sa mise en ligne sur la plateforme. Or, il existe une panoplie d’autres séries tout aussi populaire. Mais qu’est-ce qui rend donc la saison 2 de Stranger Things si propice au « Binge-racing »? À mes yeux, son succès semble lié aux quatre éléments suivants :
- La nostalgie : Ce sentiment est reconnu en marketing comme étant un important vecteur d’attachement. Le succès qu’a obtenu cette série auprès des « 80’s kids » en est la preuve! Ses nombreux clins d’œil à cette époque la rendent en effet irrésistible : elle met en vedette une bande de geeks gooniesques, armés de leur bicyclette (clin d’œil à Spielberg), qui tentent de sauver leur ami d’un monstre alienesque (un soupçon de Ridley Scott), le tout dans un décor vintage accompagné d’une trame sonore envoûtante.
- L’unicité : Si la série s’inspire d’une autre époque, elle réussit le tour de force de marier nostalgie et modernité. En effet, les références aux années 80 sont avant tout au service d’une trame narrative rafraichissante et d’une exécution visuelle des plus contemporaines. Ce faisant, elle évite l’écueil d’un simple revival ou d’un reboot, qui, comme nous le savons, peut vite devenir un échec (Allo Mutant Ninja Turtles).
- L’engouement orchestré : Netflix a diffusé la première bande-annonce de la saison 2 lors du dernier Super Bowl, ce qui a généré le plus grand buzz sur les médias sociaux de toutes les publicités présentées à ce moment. Depuis, Stranger Things est partout : dans nos téléphones avec leur jeu mobile qui rend hommage aux arcades, dans nos vies de tous les jours avec les objets promotionnels faits en partenariat avec Target, et même dans les vitrines du magasin de mode Topshop qui a lancé une collection spéciale à cet effet. Bref, tout ce rayonnement, certains appelleraient cela de la convergence, contribue sans contredit à créer un fort sentiment d’anticipation, voire même une certaine frénésie à l’égard du lancement de la série.
- Le timing parfait : La série sera disponible à partir du 27 octobre. Un timing tout sauf innocent puisque la date de lancement correspond au vendredi du week-end d’Halloween, soit une fin de semaine propice à la consommation de gourmandises (dans ce cas-ci les gaufres Eggo semblent plus qu’appropriées) et au contenu audiovisuel terrifiant. La totalité des épisodes sera en outre disponible simultanément pour une immersion totale dans cet univers si unique.
On s’en reparle lundi matin?
PS : je serai en télétravail vendredi 🙂
[i]Ces données proviennent de L’Observateur des technologies médias (OTM©), le premier outil de recherche sur l’utilisation des technologies médias au Canada. Avec plus de 12 000 entrevues téléphoniques réalisées chaque année, l’OTM a sondé plus de 120 000 Canadiens au cours des dix dernières années, ce qui en fait l’enquête de suivi sur les technologies médias la plus précise et complète qui soit.